Projet alimentaire de territoire

L’agriculture occupe plus de la moitié du territoire, une faible part de ses productions est commercialisée sur le territoire. La CCSB a ainsi souhaité construire une stratégie pour structurer une offre alimentaire locale et durable, permettre un accès à tous les publics à ces produits et encourager la coopération entre les acteurs. La CCSB a ainsi répondu à l’appel à projets du PNA fin 2020 et a obtenu une labellisation de niveau 1 pour son Projet alimentaire territorial (PAT) en janvier 2021.

Le diagnostic agricole et alimentaire de notre territoire démontre que notre territoire peut se « découper » en 3 typologies de paysage :

  • Le Beaujolais Vert, sur les plateaux avec une dominance de l’activité d’élevage (56% de la SAU de notre territoire est en prairie permanente et 6% en prairies temporaires) ;
  • Le Beaujolais viticole, sur les coteaux, avec dominance de l’activité viticole (20% de la SAU de notre territoire est en vignes) ;
  • Le Val de Saône, sur la plaine, avec une dominance de l’activité de grandes cultures et de fourrage (15% de la SAU de notre territoire est en grande culture et 3% en maraîchage ou légumes de plein champ).

1 220 exploitations sont recensées en activité, en 2020. 80% d’entre elles sont en viticulture et 15% d’entre elles sont en élevage ou polyculture-élevage (bovins viande, poly-élevages, ovins, caprins, ou bovins lait). Ces activités représentent 2 440 ETP agricoles.
23% des responsables d’exploitation ont plus de 60 ans. Comme à l’échelle nationale, notre territoire présente des enjeux de renouvellement de générations.

De la fourche à la fourchette, les acteurs des filières du territoire :

Différents enjeux ont été identifiés :  

  • Diversification des débouchés et mutualisation des moyens

Les dynamiques de circuits-courts se développent, mais font souvent face à de nombreuses difficultés pour adresser certains marchés (restauration collective, restauration commerciale, artisans, etc.) et certains bassins de consommation (notamment la métropole de Lyon). Des besoins concernant la mutualisation de moyens (plateforme, livraisons, etc.) sont remontés.

  • Les conflits d’usage et de voisinage

Plusieurs élus, acteurs, habitants, et exploitants ont fait remonter les difficultés rencontrées avec la cohabitation entre activités agricoles et riverains. Ces derniers se plaignent des nuisances sonores causées par la circulation d’engins agricoles et des pollutions émises par les exploitations voisines, notamment lors des épandages dans les vignes, et parfois du déplacement d’animaux. La viticulture est particulièrement concernée par ces conflits, du fait de la forte proximité entre parcelles de vignes et habitations.

  • La pression foncière et la consommation de terres agricoles

Ces dernières années, la consommation d’espaces s’est faite majoritairement au détriment des espaces agricoles. Il a été évoqué par des exploitants un phénomène de rétention de parcelles agricoles : dans l’espoir d’une potentielle constructibilité future, certains propriétaires (potentiellement anciens exploitants) gardent leurs parcelles en déprise. Il s’agit d’un patrimoine « à fort potentiel », qui pour certains peut également permettre de s’assurer une meilleure retraite.

Dans le secteur du Val de Saône, les friches maraichères sont fortement exposées à la pression foncière du fait de leur localisation : zone de plaine, facilement constructible, axe de passage, propice au développement d’activités économiques…

Enfin dans le Haut-Beaujolais, la pression foncière est moins présente que par le passé. Néanmoins l’accès au foncier n’est pas facilité, du fait de transmission qui se font généralement entre pairs, et de l’attribution des terrains en fermage à des connaissances des propriétaires. Enfin, certaines successions longues peuvent geler le devenir de parcelles agricoles pendant plusieurs années.

  • Localisation et accès aux parcelles et aux bâtiments d’exploitation

Pour assurer la fonctionnalité de l’agriculture sur un territoire, la question de l’accès et de la mécanisation des parcelles est importante. Dans les secteurs en déprise, il s’agit de s’interroger sur la pérennisation de la destination agricole de ces parcelles (permettre le replantage ou l’évolution de la destination des parcelles : maraichage, prairies…) pour éviter de les voir évoluer en friches. Plusieurs exploitants ont également fait ressortir l’enclavement de bâtiments techniques, voire la vétusté de ces derniers.

Ces enjeux nous ont permis de construire, en concertation avec notre les acteurs agricoles et alimentaires de notre territoire, un plan d’action, définissant des pistes d’action à établir au vu des enjeux identifiés sur notre territoire :

Actions menées ou en cours d’élaboration

  • Valorisation des filières locales en lien avec les territoires voisins et les besoins locaux : organisation d’un Speed-meeting entre commerçants et producteurs et animation d’un réseau Restauration collective en plus d’une enquête auprès des cantines sur leurs besoins.
  • Accompagnement à la transition des pratiques pour préserver les ressources : portage d’un programme PSE, partenariat avec le SMRB pour le déploiement d’actions ciblées (PAEC, ENS, Natura 2000…), Marathon de la Biodiversité et changement de pratiques en lien avec la ressource en eau (compensation agricole).
  • Maintien de l’activité agricole et accès au foncier pour le renouvellement : élaboration d’un PLUi-H, projets urbains Petites villes de demain, compensations agricoles, restructurations foncières et AFP, étude pour le renouvellement des générations en viticulture et aménagement du site de la Grange Charton.
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